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Ça part d’où La Santé et Plus?

Je me suis toujours énormément valorisé par mes performances sportives. Dès l’âge de 8 ans, j’étais receveur dans une équipe de baseball et, à 12 ans, ma passion pour le sport s’est vraiment manifestée. La compétition a toujours fait partie de ma vie. J’ai pratiqué le basketball jusqu’à l’âge de 19 ans et, à titre de capitaine d’équipe, j’ai gagné plusieurs titres provinciaux. J’ai terminé ma carrière au niveau collégial AAA et c’est ce sport qui m’a amené dans la région de l’Outaouais, recruté par l’équipe du Cégep de l’Outaouais. Parallèlement, j’ai fait de l’athlétisme et débuté le ski de fond ainsi que le cyclisme au début de la vingtaine. J’ai fait plus de 30 compétitions en ski au niveau provincial, ce qui m’a mené au Championnat du monde des maîtres. Une grande fierté! J’ai participé à une centaine de courses en cyclisme ainsi qu’à plusieurs championnats provinciaux. À 25 ans, j’ai débuté des compétitions de course à pied sur route et c’est à partir de ce moment que  je décide de participer sporadiquement à des courses. Dès la fin de la trentaine, après plusieurs saisons en vélo de route chez les Maîtres, je me suis fixé l’objectif de réaliser 50 marathons. J’ai participé à mon premier marathon à Philadelphie et j’ai obtenu ma qualification pour le marathon de Boston lors d’une première tentative. Je savais que j’y arriverais, ma force a toujours été la confiance en soi et la persévérance.

Entre 40 ans et 43 ans, j’ai participé :

  • 2 fois au marathon de Boston
  • 2 fois au marathon de Philadelphie
  • 2 fois au marathon d’Ottawa
  • 1 fois au marathon de Chicago
  • 1 fois au marathon de Cumberland

Pour arriver au niveau où j’étais, j’ai investi beaucoup d’efforts et je me disais que les gens allaient savoir que mes résultats étaient la somme de tous les sacrifices que je faisais. Toute ma vie tournait autour de la compétition. Ma vie familiale et personnelle s’organisait autour de ma passion! J’avais réussi à inculquer un style de vie à ma famille qui me permettait de vivre ma passion. Il y a presque 7 ans, le plus gros défi de ma vie m’a été donné.  Je vous raconte ce que j’ai vécu.

En avril 2012, j’étais à Paris pour participer à mon 9e marathon.  La veille, j’ai malheureusement eu une intoxication alimentaire et je n’ai pas pu prendre le départ. De retour à la maison après quelques jours, il fallait que je me trouve un autre marathon, car je ne voulais pas m’être entraîné pendant 8 mois inutilement et ma condition physique était parfaite. Il n’était certainement pas question que tous mes efforts soient vains.  Je décide alors de m’inscrire au marathon de Mississauga quelques semaines plus tard. Trois jours avant mon départ pour celui-ci, mon médecin me suggère, à titre préventif uniquement, de passer une échographie cardiaque.  J’ai attendu tellement longtemps au téléphone avant de parler à quelqu’un pour prendre mon rendez-vous que j’ai failli raccrocher…Vous savez, le système de santé et les attentes? De toute façon, un athlète qui vient de compléter 8 marathons en 4 ans et qui vise sous les 3h00 à son prochain devrait, en principe, se faire confirmer que tout est parfait. Et tout à coup, le choc ! Le médecin m’annonce  qu’il y a un problème majeur au niveau de ma valve aortique et que je dois subir une opération à cœur ouvert. Une opération à cœur ouvert, moi??? Pendant quelques jours, je me suis cru dans un film, moi qui avais une hygiène de vie exemplaire depuis toujours. Mon chirurgien m’a confirmé qu’un patient comme moi, il n’en avait jamais eu. Vraiment une très mauvaise chance, mon affaire. Mes plans étaient pourtant complètement ailleurs. En effet, j’avais plutôt l’objectif du championnat panaméricain d’athlétisme et le marathon de New York, qui aurait été mon dixième. En plus, je visais à courir cinquante marathons en vingt ans.  Dans ma tête, j’étais inscrit au marathon de Berlin pour mes soixante ans. J’ai même rêvé de courir le marathon de Boston avec mon fils un jour… Tout cela s’est effondré en l’espace de quelques secondes… C’est là que les vrais efforts ont commencé et que j’ai dû faire appel à ma détermination. Je devais mettre à profit ma détermination et ma persévérance dans un contexte que je n’avais pas choisi. Je devais accepter de mettre fin à ce qui me stimulait…

Entre le verdict et mon opération, j’ai dû attendre quatre mois interminables. Imaginez, vous faire dire : « Restez tranquille M. Desbiens, car le processus prendra quatre mois. »  Vous avez le temps de vous en inventer des histoires pendant 120 jours… J’ai vécu cette nouvelle comme une injustice. Je sais très bien que l’humain est une machine avant tout et que, par conséquent, même en ayant une hygiène de vie exemplaire, tout peut arriver.  Je ne pensais  jamais que ça pouvait m’arriver, pas à moi. Je ne fais pas de cholestérol, pas de diabète, l’alimentation, je m’y connais et surtout, j’ai une vie équilibrée.

Toutefois, le 17 septembre 2012 à l’institut de cardiologie d’Ottawa, on a arrêté mon cœur pendant  3 heures au cours d’une opération de 5 heures. Six jours plus tard, je sortais de l’hôpital. Moins de trois mois plus tard, après un test d’effort maximal, j’ai obtenu le go pour recommencer à faire du sport graduellement…En janvier je retournais au travail et en juin d’après j’ai complété l’aller-retour Gatineau Tremblant, soit plus de 320 kilomètres. Comme quoi la détermination et la motivation nous servent toujours et nous permettent d’accomplir de grandes réalisations. Avec le recul, je suis surtout fier de la manière dont je gère toute cette histoire.  J’ai abordé cette expérience comme un défi et j’ai préparé mon opération comme on prépare une course. Je me suis présenté le matin de l’opération avec une forme  de marathonien et j’ai réussi à poursuivre l’entraînement avec BEAUCOUP de modération.  ET surtout, j’ai réussi à ne pas sombrer dans la déprime, car dans ma tête je vivais une grande injustice. J’ai simplement utilisé toutes les ressources qui m’étaient offertes et j’ai foncé.  Depuis ce temps, les chose ce sont passablement replacés malgré 2 incidents cardiaques mais  avec la résilience que j’ai développé, impossible de ne pas profiter de la vie qu quotidien.

Après la 51km de ski de fond de la Gatineau Loppet, en 2014, mon sourire en dit long.

Comme vous avez bien lu, le système de santé est ce qu’il est, j’ai dû attendre quatre longs mois pour mon opération. Moi qui faisais déjà la promotion des saines habitudes et qui disais à cette époque que le système de santé  était engorgé, car les gens n’adoptent pas de saines habitudes de vie. Tout un « reality check »!  Par contre, j’ai eu du temps pour penser à ce que je ferais lorsque je m’en sortirais et j’ai opté pour l’option de devenir « influenceur ».  C’est là que les plates-formes de La Santé et Plus sont nées.

Mon but avec La santé et Plus n’est pas de devenir populaire, mais a toujours été d’influencer les collectivités vers de saines habitudes pour ainsi faire en sorte que notre système de santé redevienne achalandé à nouveau comme il a été conçu.  Je le dis souvent, je ne connais aucun ex-fumeur qui n’est pas heureux de son choix, je ne connais aucun ex-obèse qui n’est pas heureux d’avoir repris de saines habitudes (attention, je sais que pour certains, ce n’est pas possible).  Or, au lieu de critiquer le système, de pleurer sur son sort, j’ai décidé de m’impliquer et de m’engager socialement.

En terminant, je vous présente une vidéo réalisée il y a quelques années qui explique mon cheminement.

Comme je le dis souvent : « Amusez-vous, la vie est belle! »

Martin Desbiens, fondateur de La Santé et plus