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Une podiatre à la Gatineau Loppet

L’hiver 2018-2019 s’annonce exceptionnel pour les amateurs de sports d’hiver. Depuis novembre dernier, de nombreux sportifs – en ski, en raquette ou en « fat bike »-  ont largement profité de toutes les surfaces enneigées. Que ce soit pour le plaisir ou pour l’entraînement pour participer à des compétitions, telle que la Gatineau Loppet,  il est important d’avoir des pieds en santé pour profiter pleinement de toutes les  activités sportives hivernales.

Étant podiatre dans la région de l’Outaouais depuis déjà 10 ans, en plus d’être athlète en course à pied, ski de fond et vélo, je conseille souvent mes confrères athlètes ainsi que mes patients sportifs afin qu’ils aient des pieds en bonne forme pour performer sans douleurs ni blessures lors d’entrainement ou lors d’une course… des dilemmes que j’ai moi-même rencontrés et su bien guérir et gérer.

Ampoules, ongles traumatiques et engelures sont des blessures fréquemment rencontrées lorsqu’on chausse des bottes de ski de fond.  En ski classique, parce que la botte fléchit au-dessus des orteils et avec le mouvement de flexion continue du pied à l’intérieur de la botte, des ongles bleutés, des ampoules sous les gros orteils ou des ampoules aux talons sont causés.  Pour les engelures, malheureusement, une fois que nous avons bien « gelé » nos pieds lors d’une certaine sortie, il semble que ceux-ci demeurent toujours sensibles aux engelures par la suite… Il faut alors prévenir et s’assurer d’avoir des bas qui respirent bien tout en étant assez chauds (par exemple, un SmartWool à la mi- mollet), s’acheter une semelle d’hiver à ajouter au fond de la botte ou même investir dans une paire de semelles chauffantes.  Il ne faut surtout pas être chaussé de bottes trop serrées, il est toujours préférable d’être capable de placer votre doigt dans l’ouverture du talon lorsque les orteils touchent au bout de la botte.  Ceci aidera à prévenir les ongles d’orteil bleutés causés par des microtraumatismes (hématomes sous les ongles). Il existe également des couvre-chaussures et couvre-bottes de plusieurs modèles et pour toutes sortes de température.  Pour la course en raquettes, je préfère utiliser les couvre-souliers imperméables avec fermeture éclair à l’arrière, conçus pour les souliers de vélo.  Ceux-ci permettent  de garder les pieds au chaud tout en évitant que la neige pénètre dans les chaussures.

Mis à part les problèmes de pieds visuellement observés au niveau de la peau et des ongles, en tant que skieurs et coureurs, on peut développer toutes sortes de problèmes d’origine biomécanique : des douleurs causées par les oignons (Hallux valgus) qui frottent contre l’intérieur de la botte, des symptômes de brûlures sous les avant-pieds : (névrome de Morton, métatarsalgias), des blessures près du premier métatarse (sésamoïdites), des douleurs sous les arches plantaires ou près des talons (fasciites plantaires),  des brûlures aigues derrière les talons (bursites rétro calcanéennes).  Ce ne sont que quelques exemples de blessures  les plus souvent rencontrées et traitées… Pour éviter ces blessures,  il faut premièrement s’assurer que les bottes ou souliers soient en bon état et bien adaptés aux pieds.  Pour le reste, afin de s’assurer que les douleurs ne soient pas d’origine biomécanique, il faut visiter un podiatre afin de s’assurer que le pied est bien aligné.  Il est important de comprendre le type de pied que nous avons ainsi que la biomécanique qui en résulte et comment celle-ci peut par la suite affecter notre posture.  Parfois, afin de résoudre ces problèmes d’origine biomécanique, il est possible de devoir intégrer une orthèse podiatrique sur mesure dans la botte de ski ou le soulier de course.

À toutes ces informations, j’ajoute un petit commentaire : « Il est également important de bien faire l’essai de votre équipement pendant l’hiver et, surtout, de ne pas chausser de nouvelles bottes lors de la journée de course. »   Cela va de soit également pour le  fart de glisse ou de retenue… Même s’il n’y a pas de lien direct entre le fartage et la podiatrie, en tant que podiatre et skieuse, je peux vous confier que lorsque mon farteur essaie une nouvelle combinaison de fart la journée de course et que cela ne porte pas fruit, le temps de course peut devenir proportionnellement important, équivalent à un temps plus exhaustif sur les pieds! 😉

Alors, suite à tous ces conseils, chers skieurs et raquetteurs, je vous souhaite une superbe préparation pour votre prochaine Gatineau Loppet!

Bien à vous,

Dre Annie Jean, podiatre à la Clinique podiatrique de l’Outaouais